Musée national de l’automobile à Mulhouse
Volume d’entrée et passerelle sur le canal
Le Musée national de l’automobile de Mulhouse a été créé pour permettre la conservation et la présentation de la célèbre collection particulière des Frères Schlumpf. Cette collection présente un remarquable ensemble de voitures d’exception, d’où émerge, en particulier, la plus importante série de voitures Bugatti au monde. L’Association de gestion du musée national de l’automobile a confié en 1998 l’exploitation du site et de la collection à la société Culture Espace, qui a réalisé en 2000 certains travaux d’aménagement de la grande salle d’exposition. Pour permettre une meilleure gestion du musée dans le long terme, ses partenaires (l’état, la région, le département) ont décidé de lancer sa restructuration progressive.
Le programme architectural de l’opération prévoyait la création des éléments suivants :
• un nouvel espace d’accueil des visiteurs,
• de nouvelles réserves,
• de nouvelles salles d’exposition,
• un nouvel atelier de restauration des automobiles,
• une nouvelle piste d’évolution des automobiles,
• de nouveaux locaux pour les activités du musée.
Le Studio Milou Architecture a été désigné comme lauréat du concours international d’architecture organisé en 2001 par les partenaires du musée. Le projet proposé par le Studio Milou Architecture se caractérisait par une réhabilitation respectueuse des bâtiments et du paysage existants, d’où émergeaient deux interventions spectaculaires :
• une passerelle sur le canal menant vers la nouvelle entrée,
• l’ouverture de la grande salle sur une piste permettant l’évolution des automobiles de la collection.
Le musée national de l’automobile à Mulhouse se déploie sur le site de l’ancienne filature de laine Heilmann, Koechlin & Kuynel construite en 1880. La surface couverte de ce site industriel avoisine les 35 000 m2. Le projet de restructuration du musée prévoit la mise en place d’un budget d’opération toutes phases confondues de 22 000 000 d’euros ht de travaux. Cette somme permet de consacrer 731 euros par m2 de plancher.
Pour affronter les ambitions du programme dans le contexte de ce budget réduit, nous avons proposé de travailler sur deux plans : des interventions ponctuelles soignées (passerelle, atrium, détails muséographiques,…), et une restauration minimale de l’ensemble des bâtiments existants. Dans cette stratégie, la patine des murs et les traces qui se sont accumulées au cours de l’exploitation industrielle du site prendront une importance particulière. Cette patine du temps et ces traces ponctuelles sont autant d’informations qui témoignent de l’histoire du site au sens large. On y trouve des informations sur les procédés industriels mis en oeuvre (teinture, stockage, étuvage, cardage,…) et sur les différents régimes administratifs (consignes de sécurité en allemand ou français,…), ou de simples témoignages individuels inscrits ou gravés sur les murs.
Le projet tentera de restituer ces informations dans l’espace de la visite, comme une couche documentaire, accompagnant le parcours muséographique et donnant une dimension historique à ce paysage industriel.
Dispositif scénographique de l’entrée du musée. Dès son arrivée sur le parking du musée, le visiteur aperçoit le volume d’entrée avec son envol de voitures. Lorsqu’il prend la passerelle, la dimension surréelle de cette accumulation d’automobiles devient plus forte, plus présente. Vu de l’extérieur, ce dispositif foisonnant évoque le délire productif, l’emballement de la nature qu’est le déploiement du monde industriel automobile…
Dans cette ambiance se mêle, sur un fond de signes graphiques évoquant le design automobile, une suspension improbable d’autos et d’animaux. Elle est prolongée par un dispositif sonore changeant, comme une grande harpe industrielle où se mélangent les sons naturels, atmosphériques et mécaniques.
Scénographie des expositions dans l’ancien magasin des laines. Cet espace est un ancien entrepôt de stockage ; il fonctionnera comme un élément de transition entre l’espace d’accueil et le musée. En lumière artificielle, il sera traversé par une passerelle surplombant la dernière salle d’exposition de la visite. Cette passerelle est parcourue dans une ambiance habitée par l’animation que l’on pressent au niveau inférieur (bruits de moteur, mouvement).
Au mur, un défilement d’images évoque la façon dont nos rites immémoriaux (le mariage, la naissance, la fête) ont été modifiés par l’automobile et comment la route a changé notre perception du paysage. Au retour, le visiteur parcourt en sens inverse l’espace survolé à l’aller.
Le visiteur commencerait par là : cette double image. Le cheval et l’automobile, l’automobile et le cheval. On est sur la route, on passe – peut-être en voiture… Et l’œil est attiré par cette façade spectaculaire et énigmatique ; une pluie de voitures tombe immobile dans un grand cadre fixé en plein ciel.
A vrai dire, ce sont et ce ne sont pas des voitures. Elles en ont la forme, le galbe, les dimensions. Mais, dans le soleil, elles brillent, et on dirait qu’elles se répètent dans une vitre qui les multiplie, comme une pluie de pièces d’or. C’est le Musée de l’automobile qu’elles annoncent, sans doute, le visiteur déjà s’arrête…
Mais au milieu des voitures dorées se cabre en l’air un cheval, derrière elles jaillit un signe ; cette image géante d’un œil. Un œil d’animal, au regard énigmatique, sans vision. C’est un œil de cheval, encore une fois ; ou bien c’est celui de l’idiot du village, qui pose éternellement la question que personne ne sait résoudre. Il est et reste le mystère de ce Musée, celui qui demeure en silence et regarde les hommes aller et venir dans les belles voitures qui, peut-être, les commandent plus qu’ils ne les conduisent…
Commencer comme ça, c’était y aller fort. Nous avions conquis notre liberté, cette liberté à laquelle tout nous incitait. Maintenant, il fallait que le projet suive.
Le Musée national de l’automobile veut à la fois être un musée de la civilisation automobile et le plus bel ensemble de voitures Bugatti existant au monde. C’est dans la juxtaposition de ces deux dimensions que le musée se forgera son identité, le parti pris d’exposition doit affronter la question : Quel est le message de la collection Bugatti après un siècle de développement de la civilisation automobile ?
La réponse que nous avons proposée peut s’énoncer comme suit : « Antérieurement à la séparation de l’art et de l’ingénierie, la collection Bugatti reste pour le grand public le Paradis perdu de la modernité ». Ce « paradis perdu » garde la coloration des ateliers de faubourgs, des fantaisies futuristes, et de l’explosion créatrice de l’Europe du début du siècle… Il est dans la vocation du musée de Mulhouse de présenter cette profusion créatrice en contrepoint de la présentation du déploiement socio-économique de la civilisation automobile contemporaine.
Chief Architect and Principal Consultant
studioMilou architecture
Jean François Milou, principal architect and lead designer
Thomas Rouyrre, architect and project manager
Karim Ladjilli, assistant architect
Aviva Silbert, assistant architect
Florence Soulier, landscape designer stage 2
Technical Consultants
IRH Mulhouse, M. Gauthier, engineering consultants
Atelier du Paysage, landscape architect
Jacques Ringenbach, architect-Mulhouse local coordination
Guy Forget, architect-local coordinator
Museum Exhibition Design
Jean François Milou, architect and lead designer
Thomas Rouyrre, architect and project manager
Shinobu Takaso, architect and graphic designer
Museum Exhibition External Consultants
Sophie Costamagna, designer-scriptwriter
Studio Azzurro, video
Frédéric de Brugada, graphic designer
Ariadna Gomes de Oliveira, writer
Diasonic, sound studio
Olivier Frémont, designer
Pat Garnier, automobile expert
David Tresilian, translator
Client
Association de gestion du Musée de l’automobile
Mr. Philippe Deloffre, museum director
Mr. Richard Keller, curator
SEMHA, executive contracting authority
Area: around 30,000 m2
Construction Cost: 23,000,000 €, excluding tax
Construction Cost Phase One: 11,440,000 €, excluding tax
Construction Cost Phase Two: 10,670,000€, excluding tax
Completion Date First Stage: March 2006
Completion of Restaurant and Automobile Circuit: 2010
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